Dormez tranquille, braves gens, on pense pour vous. De nos jours, la délégation des pouvoirs va jusqu’à celui des idées...
« Cause toujours » est l’adage de la démocratie. Sauf que le désert s’agrandit, et nos cris sont de plus en plus vains. Manifestations, référendums, ne sont que réactions plutôt qu’action. Et pendant ce temps, notre société tourne au vinaigre…
Plus de 3000 votants m’ont accordé leur confiance, et c’est avec beaucoup d’humilité que je les remercie. Ceci n’a malheureusement de loin pas été suffisant. Le principe de la gouvernance par la majorité tourne à une certaine dictature où les minorités s’y retrouvent écrasées. Le système déraille, s’emballe, se stérilise. Il ne reste au citoyen qu’à subir, dans la grande prison qu’est devenu notre pays. Paye et tais-toi !
Deux « alliances-mammouth » seules se proposent au citoyen. Au-delà du combat gauche-droite, c’est clairement le « tout sauf Maudet » qui prévaut. Quand on vote encore, ce n’est plus pour, mais contre. Les budgets de campagne faramineux, le marketing pour les nuls, les slogans sans substance, la politique est passée au toc. La dernière discussion tourne au moins d’impôt ou au plus de subsides. Dormez tranquille, braves gens, on pense pour vous. La délégation des pouvoirs va jusqu’à celui des idées, seul son prix se négocie encore vaguement, à plus ou moins 5%.
Si je me représente au deuxième tour, c’est pour nous donner une chance supplémentaire de nous mettre en action. L'esprit de Genève est en chacun de nous. Nous pouvons encore faire la différence, à la condition de nous mobiliser. Le taux de participation ne cesse de faiblir, signe d’un désintérêt complet de la population. La politique est devenue calculs et stratégies. Le débat est clos. Le citoyen s’en détourne. Pourtant, si nous voulons impulser une évolution devenue urgente, quels autres moyens nous reste-t-il ?
Globalement, nous vivons une période historique. Qui pourra dire à quoi ressemblera le monde dans 5 ans ? Notre pays, devenu « hostile », a gaspillé ses meilleures cartouches. Neutralité, paix, écologie, souveraineté, constitution, citoyenneté, enfance, jeunesse, emploi, PME ne sont plus les centres d’attention. On subit, on survit. Les événements nous dépassent, à petit feu, inexorablement, insidieusement. Pardonnons à nos politiques, car ils ne savent pas ce qu’ils font.
Genève se meure, c’est à nous de faire tout notre possible pour la réanimer. Faire de notre mieux n’est pas assez. Soyons impliqués, créatifs, audacieux. Notre destinée est à portée de main, à l’unique condition de la saisir. Ne nous laissons pas faire !
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