Les enfants d’abord !
- Olivier Pahud
- 1 août
- 3 min de lecture
Dernière mise à jour : 2 août
"Il n’y a qu’une seule personne sur qui compter pour bâtir la dignité de notre descendance, c’est nous-mêmes !"

Depuis deux ans, je n’ai eu de cesse d’écrire aux députés genevois au sujet de la protection de l’enfance à Genève ; autant prêcher dans un violon, ni retours, encore moins d’actions. En parallèle, les deux pétitions déposées sont comme navires de papier sur océan d’indifférence. L’enfance ne paye pas, par contre, elle rapporte.
Les études menées au niveau national, le PNR 76 particulièrement, dressent un constat alarmant. Malgré les « impulsions » issues de ces recherches, financées par les impôts hein, le regard se détourne, la politique n’en a cure. Pourtant, il n’y a plus d’excuse, comme je le démontre dans le reportage « la dernière excuse », que nos élus trop occupés ont certainement ignoré, à gauche comme à droite.
Le rapport genevois de la sous-commission de gestion sur la protection de l’enfance, payé par le contribuable oh, est resté un sous-marin furtif dont on ne saura probablement jamais le contenu. Pendant ce temps, les juges qui prennent décisions pour des centaines de vies d’enfants, décident sans débat, à coups de tampon sur conclusions hâtives. Ces mêmes juges, rattachés tous à un parti ou un autre, sont élus pour la plupart tacitement, et à vie.
Dire qu’ils sont à la merci d’un commerce florissant, exprimer que le système dont ils sont le faîte tourne au prix des larmes et du sang, oser s’interroger sur le fonctionnement d’une machine du siècle passé, c’est se positionner en ennemi d’un état qui a perdu ses racines, qui vit en hors-sol complet, dans un entre-soi qui se rit tant de l’opposition que de ceux qui le subventionnent. Dans cette grande famille, chacun est intouchable, car tous se tiennent les coudes.
Pas étonnant que les Genevois désertent les urnes, que le taux de participation aux élections s’effondre, que le désintérêt pour la politique soit devenu un fait incurable ; à trop salir noble fonction, elle tient à distance par son odeur excrémenteuse ceux qui ont encore un nez. À quoi bon choisir encore, quand dans le panier il n’y a que des crabes.
Heureusement, il y a quelques exceptions parmi les élus, comme j’ai pu en être témoin ici et là. Ceux qui osent parler sans langue de bois restent minoritaires, noyés sur les sommets de la montagne des trop opportunistes. Qu’il est facile, pour la plupart, de faire des promesses creuses, voire de snober les problèmes. À l’heure du web 2.0, il n’y a toujours aucun système de notation de la satisfaction des consommateurs forcés ; seuls les adeptes de gourous autoproclamés inondent de leurs mantras les réseaux pour faire croire à une illusion de démocratie encore vivante.
L’état a été piraté par des religions qui ne disent pas leurs noms, au service d’une main invisible qui tient les ficelles d’un métier détourné. Nous n’en sommes devenus que les acteurs forcés, les participants malgré nous, les dindons d’une farce bien fourrée. Pourtant, les principales victimes en sont les enfants, forcées de grandir dans un monde qui ne les attend pas, si ce n’est pour les mettre au bagne de l’économie. Nous, adultes, ne nous résignons que par la force des choses, contraints à la minorité, acculés par l’épuisement, mis au coin par le collectif. Las, il n’en tient qu’à nous de nous lever ; l’enfant n’a pas de voix, soyons pour une fois la sienne. Le nombre peut finalement faire la différence.
Il ne s’agit pas que de protection de l’enfance, mais bien de construire notre avenir. Une enfance qui s’épanouit, qui évite les traumatismes imposés, qui apprend autonomie, sens critique et créativité, sera la force de nos contrées demain. Croire à l’impossible, c’est commencer à le rendre vrai. Les solutions sont à portée de main, à nous de la tendre pour les saisir.
Il y a deux jours, j’ai eu l’humble tâche de présenter la manifestation pour la journée mondiale de la dignité des victimes de la traite humaine. Les témoignages glaçants qui ont fondé les discours des orateurs sont un terreau amplement suffisant pour se mobiliser. Aussi, en ce premier août, alors qu’ils tiendront leurs lampions comme lumière qui les feront avancer, je lance campagne pour les enfants. Candidat vétéran au Conseil d’Etat le 28 septembre prochain, j’ai mis en haut de l’affiche les enfants. Nous ne pourrons attendre ni des médias, ni des élus, d’aborder ce sujet ; il n’y a qu’une seule personne sur qui compter pour bâtir la dignité de notre descendance, c’est nous-mêmes !
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