Les ravages du virus sont avant tout psychologiques...
Un seul des autres candidats a usé du mot "dictature sanitaire" pour définir la situation dans laquelle la République est tombée... Hélas, il est illusoire de croire que le remède proposé par ce prétendant, "arrêter d'envoyer la maréchaussée", résoudra le problème d'un jour à l'autre.
La "peur de l'amende" n'est pas le seul moyen utilisé par nos autorités pour réduire nos libertés à néant. L'angoisse qui s'est installée est bien plus profonde, relayée d'une voix monocorde par l'ensemble des médias, appuyée par des employeurs dociles, imposée par une population terrorisée. Le mal fait est profond et sera long à soigner.
Pensons déjà aux personnes âgées, emprisonnées dans des EMS devenues pire que Champ-Dollon, où même les proches n'ont pas pu être au côté des mourants, suppliant le personnel de les laisser entrer dans une résidence devenue forteresse. Nos aînés ne sont pas morts que du virus, mais bien d'ennui et de solitude... Alors que le personnel vaquait à leurs vies sans contraintes particulières, les anciens et leurs proches étaient séparés sans pitié.
S'agissant d'une "classe à risque", l'on pourrait encore argumenter en ce sens, bien même que les principaux intéressés n'aient jamais été consulté à ce sujet, volant ainsi leur consentement éclairé. Les décisions des autorités ont remplacé la sagesse des anciens. Rappelons que cette pandémie a été classée de niveau 1 sur l'échelle de l'OMS qui en compte 5 (la grippe espagnole était, elle, classée de niveau 5). Dans les faits, bien des personnes âgées ne se sont pas senties concernées par cet "épouvantail", ne craignant ni la mort, ni la maladie.
Mais qu'en est-il des autres tranches d'âge ? Les moins de 65 ans, classe qui n'a subi aucune surmortalité en 2020, payent durement la pilule qu'on leur force à avaler. Le ravage n'est pas que sanitaire ou économique, il est encore avant tout psychologique. Or, pareil ravage, quand il ne conduit pas au suicide, est des plus délicat à soigner dans nos sociétés dites "avancées". Les outils efficaces manquent cruellement pour panser les plaies de l’âme…
Car oui, les pressions ont été multiples: médiatiques, hiérarchique, économique, sur l'emploi, sur l'octroi des aides, puis sur les enfants, ces "porteurs asymptomatiques" tournés en pestiférés, leur volant ainsi leurs années de plus belle vie au profit d'une bien-pensance sanitaire de moins en moins sensée. Nos plus jeunes, pourtant tout particulièrement protégés par notre Constitution, sont ceux dont les dommages seront les plus durables. On ne prive pas d'une enfance impunément.
Ce masque, initialement indisponible, interdit de port par les caissières de la Migros, est devenu indispensable, indissociable, obligatoire. En classe, toute la sainte journée, nos préados sont contraints de se museler, au point d'en oublier de le retirer après les cours. Au prétexte du présentiel, la torture s'est immiscée sans le moindre débat possible. Et si c'était tout...
Pensons aux travailleurs, privés de revenu, contraints au chômage souvent pour la première fois de leur vie, réduits à la mendicité, fusse-t-elle étatique. N'oublions pas les entrepreneurs, poussés à s'endetter, forcés à fermer, condamnés à puiser dans leur trésorerie pour combler un chiffre d'affaires qui ne reprendra jamais la courbe haussière. Rappelons-nous les étudiants, leurs belles années volées, leurs études compromises, leurs résultats effondrés, au prétexte d'une maladie aussi mortelle pour eux qu'une méchante grippe. Le désespoir créé par la gestion hyperréactive de la pandémie aura un coût inestimable sur nos lendemains.
Enfin, les plus touchés seront certainement les enfants placés en foyer. Ils sont près de 500 dans ce canton, arrachés à leurs parents, souvent de manière arbitraire et brutale, qui grandissent avec des adultes qu'on leur impose. Si le problème du placement des enfants est en temps normal déjà à débattre en profondeur, tant celui-ci ne relève uniquement que d'un appareil étatique sans aucune surveillance citoyenne, malgré les abus moultes fois dénoncés dans la presse et parmi le peuple, la pandémie a été le poignard de trop dans le dos de ces familles déjà dans une crise que seuls peu peuvent véritablement appréhender.
Au prétexte d'éviter les contagions, pendant trois mois, toutes les rencontres entre parents privés de leur progéniture et enfants placés ont été purement suspendues. Ces visites, déjà encadrées, minutées, agendées, comptées, sont le seul espace de respiration de familles tronçonnées, dont le couperet est tombé aussi vite que la lame d'une guillotine. Alors que les éducateurs allaient et venaient de leur domicile au foyer, évidemment bien incapables de véhiculer le moindre virus, ces enfants ont été privés, constat amer, de leur seul repère, leur mère, leur père.
Ce charnier issu d'une broyeuse étatique ne se soignera pas par une simple levée de la pression de la maréchaussée. Dans ce bain de tristesse, il nous faudra nager longtemps pour rejoindre la rive de lendemains heureux. Ce n'est qu'ensemble que nous trouverons la force de la résilience. Ce n'est que solidaire que nous guérirons des blessures infligées par une autorité excessive et déconnectée du cœur des humains. Ce n’est qu’avec chacun que nous reconstruirons l’espoir pour des lendemains digne de notre citoyenneté.
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