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Lundi au soleil

« Le lundi au soleil, c’est quelque chose qu’on n’aura jamais » chantait Cloclo en son époque. Avec le passe sanitaire et l’été indien, le temps lui aura peut-être donné tort.

« Je n’ai pas dormi depuis une semaine » m’a avoué lundi passé le responsable de la mise en place des tests PCR à l’Université de Genève. Aux premières lignes de cette tournure soudaine et improbable, je relève ici les premiers couacs et autres bidouillages.


Il faut d’abord souligner l’effort du test salivaire ; alors qu’on déconseille de mettre les coton tige dans les oreilles, cette nouvelle manie de les mettre dans le nez n’est pas du goût de chacun, et il faut là admettre l’effort fourni.


Toutefois, un test PCR est valable 72 heures depuis le prélèvement. Or, certains tests proposés à l’Uni mettaient près de 24 heures pour délivrer un résultat, si bien que la période d’utilisation du test s’en trouve réduite d’autant. À celui qui pensait naïvement se suffire de 2 tests par semaine est maintenant contraint à 3 prélèvements.


Plus délicat est le lundi ; pour pouvoir se rendre « en présentiel » aux cours de l’intelligentsia, il faut disposer donc d’un test effectué moins de 72 heures avant. Problème, le centre de prélèvements ferme le vendredi à 16h ; aussi, ceux qui ont des cours le lundi soir se retrouvent à devoir faire un test le vendredi soir, puis un le lundi matin qui servira pour le soir, pour autant que le résultat soit délivré dans le délai initial de 4 à 6 heures et non près de 24 heures. Jonglerie.


Ainsi, il faut à l’étudiant pratiquer un test sur place le lundi matin, un autre le mercredi, un troisième le vendredi soir, sans grande possibilité de faire autrement. Cela risque rapidement de bouchonner à ces heures particulières au centre de dépistage. « Pour le lundi, c’est effectivement un problème qui se pose et je ferai remonter l’information » m’a assuré un autre responsable.


Car, au-delà de la gratuité des tests, qui sera discutée ultérieurement, la contorsion qu’il faut réussir pour participer en personne à l’enseignement prodigué tient déjà de la contrainte. D’autant que la durée de validité de 72 heures est bien des plus arbitraires, la personne ayant peut-être déjà été infectée au moment de recevoir son résultat.


Reste bien sûr la possibilité de suivre les cours « en ligne », ou celle de tricher devant tant d’étroitures nécessaires. Le plus navrant dans tout cela reste le nombre d’étudiants que j’entends vacciné, non pas pour des raisons médicales, mais bien pour pouvoir poursuivre leurs études.


« Le lundi au soleil, c’est quelque chose qu’on n’aura jamais » chantait Cloclo en son époque. Avec le passe sanitaire conjugué à l’été indien, le temps lui aura peut-être donné tort.

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