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Olivier Pahud

Une patrie hostile ?

Déclarer la guerre quand il n’y a pas menace, quelle insanité. Quand c’est contre bien plus grand que soi, et que l’on se doit neutre, cela relève du suicide imbécile. Mais pour quelles raisons stupides ou inavouées la Suisse va-t-elle se mettre à dos un pays comme la Russie ?

Plastronnant, le mal est fait. Sans consulter ni le peuple, ni même ses représentants. Sans se soucier ni du pourquoi d’une offensive, ni des conséquences de ce choix. L’urgence dicte désormais la politique, une politique qui s’aligne trop bien vite sur ses voisins plutôt que sur ses citoyens. Nos valeurs se meurent de n’être plus défendues.


Toute mort est impardonnable, quand elle provient d’une arme à feu. Dans toute guerre, il y aura lot de victimes collatérales, de dommages irréparables. Une offensive se justifie-t-elle ? Qui doit en juger ? La neutralité permanente est un principe de la politique étrangère de la Suisse. Depuis 1815. Jusqu’en 2022.


La neutralité constitue un élément générateur de paix et de sécurité en Europe et au-delà. Elle est constitutionnelle. Le Conseil fédéral et son Assemblée veillent à la préserver. À quoi bon accueillir à Genève, en grande pompe, les hauts dirigeants des deux plus grandes puissances si c’est pour prendre ainsi parti quelques mois plus tard à peine ? Le ridicule ne tue pas, la guerre, si.


De neutre, nous voilà hostile. Dans le silence entendu des médias et des politiques. Sacrifions notre peuple, puisqu’il ne peut rien dire. Brûlons la Constitution, puisqu’elle n’est que papier. Dans le feu se consume, plus qu’une valeur, plus qu’un devoir, l’âme d’une patrie.


C’est nous, c’est notre âme, que nos décideurs ont promptement vendue à des intérêts qui dépassent les inexistantes explications fournies. Tantôt aveugle, tantôt partisane, la Suisse n’est plus que la catin des puissants, ses citoyens, ses indésirables rejetons. La maison close est ouverte à chacun, pour autant que maquerelle Helvétie juge le client honorable.


Les guerres sont nombreuses, les guerres sont meurtrières. Toujours. Quand on a le privilège d’être neutre, c’est un devoir de le rester. Quand on a la chance de vivre sans conflit, c’est un honneur de ne pas en provoquer. Notre pays se couvre de honte, se souille aux bottes des plus grands, s’oublie à l’heure d’entrer en scène. La neutralité n’est que prestige, quand le monde est en paix. Faire taire les canons, voilà à quoi elle sert.


Est-ce fomenter coup d’État, quand ce dernier n’existe plus ? Moi, citoyen suisse, je déclare la guerre à la guerre. Mon pays n’est pas hostile, mais habité de paix. Mon pays ne prend pas parti, mais négocie le silence des armes. Mon pays ne tire pas de semonce, mais arrête le sang.


J’en appelle aux Suisses, ce souverain majeur, à prendre les responsabilités pour lesquelles les élus se dérobent sans pudeur. C’est à nous de construire la paix qu’on nous refuse avec une insolence injurieuse. Je serai toujours en première ligne, quand vient la bataille pour une pax durabilis.

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