top of page
Rechercher
Olivier Pahud

N'en parlons pas !

Pendant combien de temps nous laisserons-nous encore manipuler, balader, tromper ? N’avons-nous pas à présent touché le fond, l’extrême du n’importe quoi, le précipice de l’absurde ?

Nous voici dans la dernière ligne droite d’un deuxième tour de piste du grand cirque des élections, seconde ronde raccourcie et marquée d’un électorat parti en vacances sous les palmiers. Les prochaines cinq années seront cruciales pour notre avenir et, alors que sept candidats se préparent à sabrer le champagne déjà rafraîchi pour leur accession au poste de pilotage d’un avion en chute libre, de bien trop nombreux sujets ont été relégués loin du débat.


En premier lieu, le Covid a été le grand absent de cette campagne. Si l’on peut se réjouir collectivement que cet épisode soit derrière nous, il n’en reste pas moins qu’aucune leçon n’en a été tirée, malgré le recul confortable que nous en avons désormais. Rien sur les millions de doses dont on a parfois subitement prolongé la date d’expiration pour leur éviter la poubelle, rien non plus sur les effets secondaires des injections multiples dont on a tant vanté les mérites : myocardites, troubles menstruels, baisse statistique de fertilité, etc. Alors qu’on prône à l’échelle nationale la lutte contre « l’antibiorésistance », l’utilisation excessive d’antibiotiques, on joue avec notre immunité collective au moyen de produits pour lesquels on a aucun recul. Pire, il devient clair que les autorisations données pour ces vaccins sont trompeuses, tronquées, bâclées. Aucune investigation menée non plus malgré les inquiétantes publications sur les autopsies post-vaccinales et les cas en augmentation de « mort subite de l’adulte ». Les étudiants, quasi forcés à la vaccination ou à l’abandon de leurs études, apprécient sûrement leur sacrifice contraint à la hauteur de l’estime que leur portent les politiques.


Aucune explication non plus à propos de la « circulaire aux médecins et aux pharmacies du canton de Genève » du 17 août 2021 limitant l’usage de l’Ivermectine en traitement du Covid « afin de préserver la disponibilité de ces médicaments (…) aux patients souffrant de gale ou aux autres indications reconnues par Swissmedic », et ce, malgré « l’avancée significative » de l’Institut Pasteur à propos de cette molécule bon marché, communiquée en juillet 2021. Quelques mois plus tard, le médicament a mystérieusement complètement disparu du Compendium suisse, le registre des substances thérapeutiques. Personne pour se demander pourquoi.


Pandémie toujours, aucune allusion non plus au sujet de la strangulation exercée par les « Prêts Covid-19 » sur les PME, prétendument à « taux zéro », dont le remboursement, pourtant prolongé, est plus qu’à la peine. Deux tiers des emprunteurs n’ont pas encore commencé à rembourser un centime, 3 ans plus tard, alors que le taux est passé, surprise, à 1,5%. Qui pour analyser les raisons de ces difficultés et défendre les entrepreneurs qui ont dû hypothéquer leur avenir professionnel pour le bien communautaire ? À l’heure d’octroyer en urgence des centaines de milliards à UBS, il serait judicieux de s’inquiéter du véritable tissu économique de notre pays.


Le silence et la docilité des médias n’ont pas été en reste durant cette période de restrictions générales. Perroquets de la Doxa officielle, le discours offert à la population n’avait aucun relief, aucune contradiction. Le citoyen perché qui en faisait fromage était lui poursuivi par Maître Poggia en personne sur les réseaux sociaux dans un faste invraisemblable. Or, depuis, les « Twitter files » nous ont révélé l’ampleur de la censure sur Internet, digne des heures sombres du soviétisme. Pour les médias comme les magistrats, se taire vaut bien mieux qu’un mea culpa. Idem pour les candidats.


Une fois encore, ne parlons pas de santé, évidemment. L’augmentation constante des primes ne fait même plus débat, elle est subie année après année par une population désabusée. Aucune piste de solution, aucun effort de recherche pour contenir les coûts, aucun mot sur des alternatives possibles. Les lobbies sont à l’œuvre, prière de ne pas déranger un commerce qui fonctionne si bien. Si la médecine a fait tant de progrès, c’est au prix fort de rentabiliser les investissements consentis. Il ne faudrait pas parler de solutions naturelles, préventives, peu coûteuses en complément à l’établie doxa qui repousse la mort toujours et encore. Un patient guéri est un client perdu, nous explique-t-on en chuchotant à peine ! La médecine intégrative, par exemple, n’est bonne qu’à faire de la figuration dans un pan de l’économie qui ronronne de revenus garantis.


Car il n’est rien dit non plus sur la crise économique majeure à venir. Depuis 2008, la perfusion bancaire des taux bas a masqué une réalité de terrain grandissante, dont l’épisode Covid aura été le coup de grâce. Les taux remontent à peine, et c’est déjà Crédit Suisse qui boit le bouillon, prémisse d’une catastrophe qu’il n’est pas difficile de deviner. Une guerre qu’on veut tourner en conflit planétaire cache mal le profond malaise qui secoue notre civilisation, plus habituée à la fuite en avant perpétuelle qu’à la remise en question de ses fondements et à la réflexion sur son avenir. L’entrepreneur vivote, tandis que l’emploi est à la peine. Les perspectives de carrière pour les nouvelles générations sont aussi sombres qu’un ciel avant l’orage. Les quinquagénaires sont mis au rebut tandis que les retraités ne joignent plus les deux bouts. Le logement est devenu hors de prix et l’accession à la propriété un rêve impossible. Le réveil sera d’autant plus douloureux qu’il n’a pas été préparé. Silence, on coule.


Ayant eu par contre la grâce des journaux, elle, l’affaire du « Foyer de Mancy » ébranle la République depuis plus d’un an, à la faveur d’une visée probablement politique. Aucune remise en question pourtant durant la campagne, ni propositions d’améliorations, bien qu’il soit apparu que le cas n’est de loin pas isolé et que la crise touche l’ensemble d’un département. Aucun candidat pour souligner la « gabegie généralisée à tous les niveaux du DIP » pointée par un rapport accablant. L’alerte ne date pourtant pas d’hier ; déjà en 2010, un « livre noir » était un cri collectif du secteur à l’attention des autorités. Aucune empathie ni promesse à l’égard d’un personnel souvent dépassé par la tâche : surcharge, noyade administrative, burn-out, taux de rotation élevé des employés fixes, nombreux intérimaires, certains secteurs dévolus à l’enfance et à la jeunesse ne peuvent plus sereinement accomplir leur mission, depuis plus d’une décennie. La souffrance est pire encore quand elle n’est pas entendue.


Et il y en a, de la souffrance silencieuse, chez les enfants abusés. Le reportage du célèbre Karl Zéro, un sur cinq, nous apprend qu’en France 20% des enfants ont subi des violences sexuelles. En Suisse, le pourcentage n’est pas moins glorieux, selon un rapport daté de 1992 déjà. L’Internet est devenu par ailleurs le lieu où se préparent ces crimes odieux. En 2021, Fedpol a reçu plus de 7000 annonces de soupçons, dont seuls 1399 ont donné lieu a des rapports transmis aux cantons. En 2019 déjà, le constat était sans appel : les moyens de lutte contre la cyberpédocriminalité sont insuffisants. Les peines envers les coupables, quand ils sont jugés, n’ont rien de dissuasives : 5 ans au plus de prison. Une initiative parlementaire a été déposée en 2003 pour augmenter la sanction à 10 ans ; pour l’heure, vingt ans plus tard, elle n’a toujours pas été traitée par la chambre nationale ! Une autre initiative similaire a été déposée en 2019 par le Tessin ; les deux chambres ont refusé d’y donner suite. Genève, avec sa multiculturalité et son ballet de diplomates, ne peut souffrir d’une autorité qui ferme les yeux sur un fléau dévastateur. Le silence tue. L’enfant n’est pas un objet.

C’est sur Internet encore que le monde a soudain découvert, mi-amusé, mi-effrayé, l’intelligence artificielle. Un nouveau jouet, en somme. Pourtant, en à peine quelques mois, l’éthique vantée de ChatGPT a volé en éclat, avec ChaosGPT qui promet d’annihiler l’humanité pour assurer sa propre survie ! Déjà, depuis 2016, l’ONU à Genève palabre sans succès pour réglementer les systèmes d’armes létales autonomes, les « robots tueurs » façon Terminator. L’ordinateur quantique apporte aussi son lot de défis nouveaux et difficiles à cerner en amont. Le monde s’accélère, tandis que le politique s’endort en bâillant, ne se réveillant qu’à nouvelle élection. Gouverner, c’est prévoir, disait-on. L’imprévisible va maintenant à une vitesse exponentielle qui dépasse le cadre des partis établis.


En 2021 par exemple, on a vu tout l’engagement et le professionnalisme d’une ville internationale quand le bout du lac a accueilli deux présidents, Joe Biden et Vladimir Poutine. Tout Genève s’est arrêtée durant deux semaines pour un sans faute qui n’aura été, avec le recul, qu’un coup d’épée dans l’eau. Voilà plus d’un an que les deux pays se font la guerre à coups de milliards de missiles, avec l’Europe au milieu en bonne vache à lait. La Suisse est bien facilement devenue un pays hostile, capitulant sa neutralité sans même un débat. Genève n’a rien trouvé à y redire ; la Capitale de la Paix s’est rangée du côté des abonnés absents à toute velléité de pacification. Durant toute l’élection, le sujet a été soigneusement évité, tant par les candidats que par une presse peu intéressée au problème, tous aussi résignés qu’impuissants. La ville internationale est devenue village de campagne.


Car quand Berne décide, Genève se fait petite. On l’a vu pour le moratoire sur la 5G, où dans une ronde politique le Grand Conseil s’est cru grenouille transformée en bœuf. Il n’aura fallu qu’un refus sévère de la sainte capitale pour que notre canton retourne à sa mare du petit lac, dans la ligne de « l’essayé pas pu ». Pourtant, le chiffre de 7% de citoyens électro-hypersensible est un chiffre national, certainement plus élevé à Genève en raison de la concentration d’antennes de téléphonie mobile. Une minorité qui ne compte pas, qu’on ne défend pas, qu’on abandonne à la première réprimande. Ce sont pourtant des milliers de souffrants, socialement, professionnellement, poussés parfois jusqu’au suicide. L’industrie l’emporte une fois encore, et tant pis pour ses victimes collatérales, dont on ne sait de toute façon pas bien quoi faire, faute d’anticipation, faute de réflexion, faute de solutions.


Car en plus de l’humain, c’est une fois encore la nature qui paye l’addition. Qu’ils se gargarisent, les politiciens qui ont voté « l’urgence climatique », qui veulent même l’inscrire dans la Constitution. Quand vient l’heure du débat, au-delà des vocables « piste cyclable » ou « voiture électrique », le vocabulaire est si maigre qu’il est préféré d’y renoncer. Passons aussi sous silence une pression démographique galopante, autre fuite en avant d’une prospérité incontrôlée. Des paroles à l’acte, il y a un pas que l’immobilisme permanent est bien incapable d’entreprendre avec clairvoyance. Pour servir de modèle, encore faudrait-il en devenir un. Le discours tourne à la vulgarité. La sclérose est incurable. Nos lendemains s’annoncent du gris du béton. Aucune audace, nulle volonté, foin de perspective, l’espoir n’est plus une option, il se perd même au moment des belles promesses. Verts noyés de rose, bleus rongés d’avidité, le débat gauche-droite ne se soucie guère de l’avenir, seul compte le pouvoir de nuire. Adieu l’électeur, ton vote n’aura servi qu’à asseoir une dictature arrachée au prix du compromis pour flirter avec la majorité.


À cheval donné, on ne regarde pas les dents. La grande majorité s’en fiche éperdument, tant elle sait que les 7 prochains ne les mèneront pas bien loin, comme à leur habitude. Les absentéistes aigus préfèrent faire cavaliers seuls, contraints à œuvrer dans leur coin, à contre-courant de la folie grandissante de ce monde. L’absence complète de conscience du marasme politique n’est que la conséquence d’un système à obsolescence programmée. Les tireurs de ficelles n’ont cure du bon peuple, eux qui ont assez d’intelligence pour ne jamais apparaître publiquement. Le citoyen conscient ne le sait que trop bien, lui qui n’a d’espoir que pour lui-même, lui qui ne voit son salut que dans sa propre action, lui qui n’imagine un demain que sans cette clique d’incapables au pouvoir.


Sur le papier, le peuple est souverain. « Tous les pouvoirs politiques et toutes les fonctions publiques ne sont qu’une délégation de sa suprême autorité » ose la Constitution. L’audace est de revendiquer ce droit. Plus qu’un droit, c’est devenu un devoir. Je ne me présente pas à cette élection parce que c’est un droit, mais parce que c’est devenu un devoir. Notre conscience de citoyen nous impose d’exiger nos droits, pleinement, maintenant, urgemment.


Les assemblées citoyennes sont un outil qui a maturé depuis des années. Pourtant, elles ne sont au programme d’aucun parti prétendant à la suprématie. L’intelligence collective, le « crowd-sourcing » prôné par Evolution Suisse depuis sa création non plus. C’est le règne du statu quo, du propos lisse et qui ne dérange pas, du politiquement correct qui prévaut encore et encore, tartiné par une presse qui fait son beurre des suiveurs benêts à la pensée absente. L’étincelle incandescente qui naît de la confrontation ne risque pas de jaillir, étouffée dans la soupe tiède qu’on nous sert au quotidien.


Nous, les citoyens encore animés d’une conscience, nous avons le devoir de nous lever pour agir. Le temps est venu, c’est maintenant. La conscience, c’est ce qui manque à notre système, à notre économie, à nos politiciens, à nos tribunaux, à nos médias. Nous sommes notre pouvoir, nous sommes l’autorité suprême, nous sommes le souverain.


Pendant combien de temps nous laisserons-nous encore manipuler, balader, tromper ? N’avons-nous pas à présent touché le fond, l’extrême du n’importe quoi, le précipice de l’absurde ? Écoutons notre conscience, n’est-elle pas notre meilleure alliée ? Bien sûr, il est toujours plus difficile de remonter la pente que de se laisser entraîner dans les entrailles du sans lendemain. Nous avons ce pouvoir qui, quand il est exercé collectivement, en pleine conscience, est véritablement créateur.


Allumons un feu, ensemble, pour réchauffer nos espoirs, pour éclairer notre devenir. Soyons qui nous sommes, souverains, sans laisser à quiconque le droit de se servir dans nos âmes. Remettons Genève au cœur du village, maintenant, ensemble. L’esprit de Genève, sa conscience éclairée, est bien vivante. Nous en sommes la preuve visible. Je compte sur nous !

135 vues0 commentaire

Posts récents

Voir tout

Kommentare


bottom of page